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gestion des connaissances au japon (knowledge management in japan)
gestion des connaissances au japon (knowledge management in japan)
  • Ce blog traite de la gestion des connaissances (knowledge management) au Japon. Il a été réalisé dans le cadre de la matière "Veilles et intelligence compétitive" du master 2 COMEX-CMAI promo 2005-2006. Par Perrinne Tiphaine, Nuc François et Agbodja
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gestion des connaissances au japon (knowledge management in japan)
11 décembre 2005

1 Le Processus d'Intelligence économique

Definition

Comme expliqué dans la rubrique d'Introduction, la guerre économique est surtout une guerre d'information et d'influence. L'aspect central de la guerre économique est l'intelligence économique qui a été aujourd'hui défini de multiple fois par de nombreux expert. Dans le cadre de notre réflexion nous nous contenterons de trois définitions :

D'après Wikipédia, l'intelligence économique se définit comme cela : « L'intelligence économique utilise les méthodes de management et les techniques ayant pour objectif d'apporter des informations à l'organisation, c'est-à-dire à enrichir le savoir de l'organisation (entreprise, État, association, ONG, OIG...) à des fins de développement et de protection contre les menaces la visant (déstabilisation, espionnage, vandalisme, voire terrorisme), d'abord en les anticipant. L'intelligence économique se distingue de l'espionnage économique car elle utilise exclusivement des moyens légaux. L'univers de l'intelligence économique étant très vaste, il englobe parfois des réalités très différentes.

La définition de l'intelligence économique donnée dans le rapport martre est la suivante : L'intelligence économique peut être définie comme l'ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution de l'information utile aux acteurs économiques, en vue de son exploitation. Ces diverses actions sont menées légalement avec toutes les garanties de protections nécessaires à la préservation du patrimoine de l'entreprise, dans les meilleures conditions de délais et de coûts. L'information utile est celle dont ont besoin les différents niveaux de décision de l'entreprise ou de la collectivité, pour élaborer et mettre en œuvre de façon cohérente la stratégie et les tactiques nécessaires à l'atteinte des objectifs définis par l'entreprise dans le but d'améliorer sa position dans son environnement concurrentiel. Ces actions, au sein de l'entreprise, s'ordonnent autour d'un cycle ininterrompu, générateur d'une vision partagée des objectifs de l'entreprise

Philippe Baumard expert français en management stratégique et en guerre de l'information, il est l'auteur de nombreux travaux de recherche sur le sujet. Il a notamment publié '"Analyse stratégique : mouvements, signaux concurrentiels et interdépendance » donne aussi sa définition : "l'intelligence économique n'est plus seulement un art d'observation mais une pratique offensive et défensive de l'information. Son objet est de relier entre eux plusieurs domaines pour servir à des objectifs tactiques et stratégiques de l'entreprise. Elle est un outil de connexion entre l'action et le savoir de l'entreprise.

Tenter de définir l'IE est une tâche très difficile, de ce fait attachons nous à comprendre les définitions déjà données par les experts français. Techniquement parlant l'IE est apparu à la fin de la guerre froide et est issue des pratiques de surveillance, de veilles stratégiques et veilles technologiques.

Dans ces trois définitions de l'intelligence économique, le mot central qui revient sans cesse est le mot information. Entreprendre une démarche d'intelligence économique c'est se donner les moyens de gérer d'une manière efficace l'information que l'on possède. C'est-à-dire, utiliser l'information utile au bon moment, la rendre disponible au sein de l'organisation à la personne qui possède les compétences et le savoir faire pour l'analyser et l'enrichir.

Le but de l'IE est dans le cas d'une entreprise de lui permettre de se positionner   sur le marché en  observant minutieusement les comportements des ses  concurrents, par le recueil d'informations lui permettant de devancer les innovations technologiques. Cette recherche d'information sélective est orientée, traitée à l'intérieur de l'entreprise en vue de son exploitation et de sa diffusion. Cet ensemble d'étapes constitue le processus d'IE.

Le processus d'intelligence économique

Une démarche d'intelligence économique est structurée suivant cinq étapes fondamentales.

L'expression des besoins

Cette phase représente la structure, la base d'une démarche d'IE. L'expression des besoins doit être accessible à toutes les personnes  de l'organisation. Définir les besoins en matière d'IE, c'est prendre position sur :

-         la stratégie de l'organisation (quelle stratégie va être adoptée)

-         les axes de développements prioritaires

-        l'analyse et l'impact des orientations suivies sur les dimensions de l'organisation. Cette analyse doit absolument prendre en compte le facteur temps en considération. Il ne faut en aucun cas se limiter au temps t=0, il faut aussi estimer l'influence des positions prises sur le moyen et si possible sur le long terme.

La recherche d'information

Dès que la stratégie de l'organisation est définie et que l'on a également pris en compte les éventuelles conséquences pouvant venir altérer l'activité de l'organisation, il faut alors rentrer dans le vif du sujet et « partir à la chasse à l'information ».

Sous l'expression « chasse à l'information », ne voyez pas le spectre de l'agent 007 partant en mission au fin fond de la taïga afin d'obtenir le renseignement ultime, en prenant à revers une horde de russes hostiles. La chasse à l'information est une tâche assez fastidieuse généralement, qui demande beaucoup de méthode et de persévérance. Certains outils informatiques facilitent d'ailleurs ces recherches, en réduisant notamment le temps passé à la recherche de l'information.

D'une manière générale, 50% des informations jugées importantes pour mettre en place le processus d'Intelligence Economique se trouvent au sein même de l'organisation. De plus avec la multiplication des moyens de communication à fort débit, l'information a trouvé un vecteur qui permet sa diffusion comme jamais au paravent. Dans l'absolu, il faut majoritairement faire face à un surplus d'information plutôt qu'à un manque d'information.

Développer une structure efficace de la recherche de l'information est donc primordiale. L'enjeu est d'arriver à ses fins en obtenant l'information voulue sans pour autant être problématique ni prendre trop de temps. Il y a deux voies dans cette chasse à l'information.

La première est interne à l'organisation : En établissant une ification et un archivage systématique de toutes les bases de données, de tous les enregistrements, de tous les supports informationnels de l'organisation, et en créant un réseau de communication de qualité interne à l'organisation, on permet à chaque personne travaillant pour l'organisation d'avoir un accès aux informations que l'on possède déjà. Le but étant de ne pas perdre de temps à rechercher une information que l'on possède déjà.

La seconde est externe à l'organisation : En se tenant informé des agissement de ses concurrents par le biais de la presse spécialisée, des colloques et séminaires ou tous autres moyens légaux à disposition de l'organisation. Il faut connaître quelles sont les stratégies et faiblesses des concurrents de l'organisation, et il faut établir vers quoi ils  travaillent. Une fois ces renseignements obtenus, ils doivent rentrer immédiatement dans la voie interne de la chasse à l'information, afin de les mettre à disposition de tous les salariés de l'organisation.

Le traitement de l'information

Le traitement de l'information est la phase qui consiste à enrichir l'information. Une information brute, sans attache, sans analyse, sortie du contexte, ne présente que peu d'intérêt pour le salarié. En analysant chaque information jugée utile, et en l'enrichissant, l'information va devenir précieuse pour l'organisation. Si l'analyse et la synthèse des informations utiles, sont de qualité, alors ces dernières se deviennent des connaissances précieuses.

Il faut bien distinguer la différence entre information et connaissance.

Messieurs Davenport, De Long et Beers (1998) ont défini la connaissance comme une information altérée par l'expérience, le contexte, l'interprétation et la réflexion. D'après Mourad Oubrich : « Cette distinction entre information et connaissance est très cohérente avec la chaîne de transformation de la connaissance proposée par Mack (1995), et peut se schématiser par l'équation  suivante » :

Connaissance = information + interprétation humaine

 

La diffusion  de la connaissance

Une fois que l'information a été analysée et est devenue de la connaissance, il faut la diffuser.

Dans le processus d'IE, cette dernière phase conclut de cycle d'IE, et ne doit en rien être négligée.

Car, il est  indispensable que les informations collectées, traitées parviennent aux différents responsables concernés par la prise de décision stratégique. Une information, aussi pertinente soit-elle, n'aucune de valeur si elle n'est pas transformé en connaissance, puis diffusée au bon moment, à la bonne personne et sous la bonne forme.

Actualisation du cycle de l'Intelligence Economique

Il parait un peu rébarbatif de nommer cette cinquième étape, mais elle fait partie intégrante du processus d'IE. En actualisant le cycle d'IE, l'organisation se maintient à jour au niveau des quatre phases entreprises précédemment. Cette actualisation inscrit le processus d'IE sur le long terme, et permet à l'organisation d'évoluer dans son cycle d'IE en temps réel.

Chacune de ces étapes sont toutes aussi importantes les unes que les autres, toutes doivent être réalisées dans un souci maximum d'efficacité.

Soit η le rendement total du cycle d'IE

Soit α le rendement de la phase expression des besoins

Soit β le rendement de la phase recherche de l'information

Soit γ le rendement de la phase traitement de l'information

Soit δ le rendement de la phase diffusion de l'information

Soit ε le rendement de la phase actualisation du cycle d'IE

Le cycle d'IE peut être « mathématisé » très succinctement sous la forme de cette équation : η= α* β* γ* δ * ε

Dans le cas idéal, on aurait η=1.

Si on choisit purement aléatoirement des chiffres de rendement pour estimer un cycle de renseignement imaginaire : α=0.95, β=0.96, γ=0.98, δ=0.93, ε=0.95.

On obtient un rendement global η=0.789.

η=0.789, est en soit un rendement honorable mais qui « déçoit » un peu vis-à-vis des rendements intermédiaires que l'on a obtenu pour chaque phase du cycle d'IE.

De même il est suffisamment de connaître le résultat global du rendement η, si un seul des autres rendement est à 0 (Autrement dit si une seule des autres étapes du cycle d'IE n'est pas réalisée)

Avec ce calcul nous ne cherchons pas à mathématiser ou à définir un algorithme permettant de calculer l'efficacité du cycle d'IE (si une telle chose est possible). Ce que l'on cherche à montrer avec cet exemple purement fictif, c'est que le cycle d'IE est une suite logique d'actions qui se complètent intégralement. Si une seule phase du cycle n'est pas effectuée correctement c'est le rendement total du cycle qui est atteint. Donc il ne faut en aucun cas sous estimer l'importance d'une seule phase du cycle d'IE.

D'une manière générale, réactivité dynamisme et précision durant les cinq étapes du cycle d'intelligence économique sont les clefs du succès pour toute organisation désirant s'impliquer dans une démarche d'IE.

S'impliquer dans une démarche d'intelligence économique, demande un certain investissement, mais surtout le maître mot qui revient souvent dans les propos de nombreux experts (Alain Juillet, Christian Harbulot, Philippe Baumard, Bernard Carayon, Philippe Clerc...) est l'anticipation : il est préférable d'agir plutôt que de réagir. Mieux vaut préserver son avance, que tenter de rattraper son retard.

De plus la consultation de ce rapport (Rapport Oubrich)exposant les recherches de Mourad OUBRICH est très vivement conseillée afin de comprendre plus clairement ce qu'est le processus d'IE. Dans ce rapport Mr Oubrich y énonce ses hypothèses très sérieuses sur comment gérer la connaissance au niveau de la structure organisationnelle de la société qui met en place un cycle d'IE. Mr Oubrich établi en fin de rapport une bibliographie très dense des ouvrages consultés, qui peuvent être des sources d'inspiration pour les curieux désirant en savoir plus l'IE.  De même la consultation du rapport de l'école de guerre économique peut s'avérer très instructive   tout comme cette interview d'Alain Juillet.

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